Le Vapotage passif, mythe ou réalité ?

Le vapotage passif inquiète et interroge. Il est la principale raison invoquée pour justifier l’interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics. Est-ce un mythe ou une réalité ? Cette question liée à la fois à la santé et à l’e-cigarette, de nombreux spécialistes et politiques se la sont posées. La nicotine mais aussi les produits de combustion sont pointés du doigt dans le vapotage passif, car susceptibles d’être inhalés par n’importe qui se trouvant à proximité d’un vapoteur. Mais qu’en est-il réellement ?

Vapotage passif : les non-vapoteurs sont-ils exposés aux produits toxiques ?

La première question que soulève le vapotage passif concerne l’exposition aux produits toxiques. Si la cigarette électronique contient bien moins d’éléments nocifs que la cigarette papier, elle n’en est pas exempte. Le Professeur Maciej L. Goniewicz s’est penché sur la question dans une étude publiée en 2013 et en a conclu que la pollution passive aux produits de combustion était inexistante.

Pour parvenir à ces résultats, l’équipe en charge de l’étude à analysé les marqueurs en suspension à savoir : nicotine, particules d’aérosol, monoxyde de carbone, composants organiques volatiles ; se dispersant lors de l’inhalation. Ils ont choisi trois modèles d’e-cigarettes différents et ont reproduit leurs vapeurs à l’aide d’une machine à fumer. Ces données ont été comparées à celles des cigarettes traditionnelles. L’étude a confirmé une exposition passive à la nicotine, mais pas aux produits de combustion.

Vapotage passif : les non-vapoteurs inhalent-ils de la nicotine ?

Si l’étude de Maciej L. Goniewicz démontre que la nicotine peut être absorbée par voie respiratoire, il convient d’analyser les taux d’exposition avant de s’alarmer. Une étude espagnole publiée dans Environmental Research a confirmé la possible absorption de nicotine par vapotage passif. Le Professeur Konstantinos Forsalinos a immédiatement rebondi aux résultats de cette étude, rappelant que les taux de pollution sont minimes par rapport au tabagisme passif.

Pour juger de l’exposition passive à la cigarette électronique, les chercheurs espagnols ont mesuré le taux moyen de cotinine salivaire. Ils ont noté qu’il était de 0,24 ng/ml pour les vapoteurs passifs, et de 0,05 ng/ml pour les non-exposés aux cigarettes au tabac ou aux e-cigarettes. Le taux de cotinine passe à 300 ng/ml chez les fumeurs de plus de 20 cigarettes par jour !

En plus d’être faible, ce taux de cotinine n’entraîne aucun effet biologique néfaste, toujours d’après les propos de Konstantinos Forsalinos.

Nous pouvons donc conclure que le vapotage passif est une réalité dans une moindre mesure. Cependant, Ce vapotage passif est à relativiser fortement. L’exposition aux produits de combustion est nulle, et celle à la nicotine est minime.